La viole de gambe est au cœur de la vie musicale des cours européennes, et principalement française, comme des salons plus confidentiels dès la fin du XVIIème et jusqu’au milieu du XVIIIème siècle, avant d’être supplantée par le violoncelle italien. Et c’est tout naturellement que Johann Sebastian Bach contribue à son répertoire. Ses sonates pour viole de gambe et clavecin ont peut-être été composées dans les années 1720 alors que Bach est maître de chapelle à la cour de Köthen, où le prince Leopold est un violiste émérite.

Ironie du sort, les trois sonates de Bach sont d’inspiration italienne ; les deux premières, en forme de sonata da chiesa – sonate d’église en quatre mouvements, nous rapprochent de Corelli, et la troisième, sonata de camara – sonate de chambre en trois mouvements, annonce le classicisme et se rapproche du troisième des Concertos brandebourgeois.

Ainsi Bach a su magnifier les Goûts Réunis chers à François Couperin, mariant le son chaud et versaillais de l’instrument à sept cordes à la tendresse toute exubérante de la mode transalpine.