Georg Philipp Telemann (1681-1767) était considéré par ses compatriotes comme le meilleur ambassadeur de la France en terre germanique : amoureux de la musique française, il séjourne à Paris en 1737. Grand défenseur du style français, sa correspondance avec son contemporain Carl Heinrich Graun (1704-1759) nous rapporte des discussions houleuses à propos de leur vision de la composition musicale. À cette époque en France, le compositeur Jean-Philippe Rameau (1683-1764) innove dans l’art de l’harmonie et dérange par ses propositions musicales nouvelles. On voit apparaître deux camps : les partisans de Rameau - du côté du roi - qui souhaitent une musique nouvelle faisant évoluer les codes esthétiques de l’époque, et les partisans de Rousseau - du côté de la reine - qui louent les qualités de la musique italienne et ne veulent pas d’une musique complexe qui bouscule les oreilles du spectateur. Cette querelle, appelée Querelle des bouffons, fait l’objet de nombreux pamphlets et lettres accusatrices entre les compositeurs. Les échanges épistolaires entre Telemann et Graun sont un témoignage fort amusant de ces débats.

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L’Ensemble Libera me nous propose alors un hommage à Rameau mais également à la musique de Telemann dans laquelle on perçoit bien l’influence française qu’il admirait tant. Nous serons immergés dans la correspondance qui opposa Telemann et Graun au sujet du traitement du récitatif chez Rameau. À la fois amusante et ludique, cette dispute nous permet de mieux comprendre les enjeux musicaux de l’époque au sujet de la querelle des anciens contre les modernes.