La première moitié du XVIIème siècle italien est indéniablement l’un des moments les plus passionnants de l’histoire de la musique instrumentale. C’est en effet durant cette période que les instruments s’émancipent de la musique vocale pour développer leur propre vocabulaire et leur propre virtuosité. Si des compositeurs comme Girolamo Frescobaldi portent la forme de la toccata pour clavier ou la « Canzon da sonar » à un niveau inégalé de maîtrise et d’expressivité, des compositeurs comme Giovanni Picchi ne savent déjà plus sur quel pied danser et hésitent sur l’appellation de leurs pièces : canzon ou sonata ? Car la sonate instrumentale, forme plus libre et plus variée que la canzon, fait justement son apparition en cette première moitié du Seicento.

C’est à Venise que sont publiées les compositions les plus audacieuses de l’époque. Dans leurs sonates, Dario Castello et  Giovanni Battista Fontana investissent le stile moderno pour tirer des instruments des effets dont l’audace et la virtuosité surprennent encore le mélomane d’aujourd’hui. Ils donnent ainsi leurs premières lettres de noblesse au tout jeune violon ou encore au « fagotto ».