Suites anglaises !

Suites anglaises !

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Suites anglaises - J.S Bach, Weimar, avant 1717… Lorsque certains remarquent les couleurs éclatantes des grands préludes aux accents italiens ouvrant chacune de ces Suites, d’autres notent la richesse et la délicatesse d’un contrepoint à l’allemande. D’autres encore sont frappés par l’évidence de l’apport français tant dans la finesse de l’ornementation que dans la structure même des suites composées d’une allemande, d’une courante, d’une sarabande, de quelques galanteries puis d’une gigue finale.

Mais alors, où la nature anglaise de ces Suites se cache-t-elle  ?

…Probablement dans leurs clefs d’écriture ! En effet, initialement nommées Suites avec prélude par J.S. Bach, elles ont été rebaptisées ultérieurement, en référence à une annotation présente sur la copie de Johann Christian Bach et indiquant « Fait pour les Anglois ». Nous savons que quelques années avant d’écrire ces Suites anglaises, J.S. Bach copie - outre des œuvres d’Antonio Vivaldi - six suites pour le clavecin de Charles Dieupart ; des pièces que ce dernier avait composées à Londres. Nous pouvons vraisemblablement supposer que cette indication « Fait pour les Anglois » renvoie aux susdites suites de Dieupart, et particulièrement à une technique de notation à l’anglaise (avec une clef de sol et une clé de fa ; et non une clef d’ut et une clé de fa comme le font les Allemands à cette époque).

Ainsi, ces Suites avec prélude sont devenues les Suites anglaises, n’ayant d’anglais…presque que leur nom !

À travers ce nouveau programme, le duo Belombre s’amuse d’une lecture "au pied de la lettre" de ces fameuses Suites anglaises de J.S Bach et construit un jeu de miroir entre des transcriptions de certaines de ces Suites - initialement destinées au clavecin - et d’autres suites anglaises - de compositeurs anglais (!) du 17ème siècle -. Il sera plus qu’aisé de jouer au jeu des sept différences. Néanmoins, à travers cette proposition à deux basses de violes dans laquelle l’écriture de J.S. Bach dialogue avec celles de John Jenkins et de Matthew Locke, vous entendrez certainement de subtiles similarités dans les jeux de contrepoint et d’ornementation.

Belombre > Garance Boizot & Louise Bouedo, basses de violes